Visual Studio Code, l’outil open source que les devs s’arrachent

Visual Studio Code, l’outil open source que les devs s’arrachent

L’histoire remonte à novembre 2015. Lors d’un événement à New York, Microsoft lançait en grande pompe un tout nouvel outil à destination des développeurs : Visual Studio Code (ou VS Code). Proposée en open source sous licence MIT, l’application, disponible à la fois pour WindowsLinux et Mac, se présente sous la forme d’un environnement multi langages léger. A l’époque, les observateurs sont peu nombreux à croire en la réussite de l’initiative. Jusqu’alors, Microsoft n’était jamais parvenu à faire émerger un logiciel open source sur la scène informatique mondiale.

Deux ans après, le résultat est pourtant là : VS Code s’est imposé parmi les briques open source de référence. L’IDE se classe même en tête des projets avec le plus grand nombre de contributeurs sur la plateforme GitHub, en comprenant les plugins associés

Tableau tiré de la dernière étude publiée par GitHub sur les projets de développement les plus actifs sur son réseau social. © JDN / Capture

Plus de 4 700 extensions

Inspiré d’Atom côté soubassements, VS Code se présente sous la forme d’une web app écrite en TypeScript et JavaScript. A la différence de son grand frère Sublime Text (qui  est à base de C++ et Python), elle n’est certes pas vraiment adaptée à la manipulation de gros fichiers de code. Mais cette critique mise de côté, VS Code se révèle globalement très bien conçu. Son principal point fort ? Proposer une architecture à base d’extensions. Léger, l’IDE peut ainsi être étendu par ajout de composants successifs en fonction des besoins.

« C’est très flexible. On peut se créer son environnement sur-mesure. C’est aussi techniquement abouti et très stable », atteste Damien Mangin, DSI de CCM Benchmark Group (éditeur du JDN), qui utilise VS Code au quotidien depuis plus d’un an.

Vous souhaitez ajouter à l’environnement un nouveau langage ? Pas de problème. Vous téléchargez et installez le plugin correspondant pour le supporter. « Ces extensions sont faciles à développer. Microsoft fournit tous les outils nécessaires », note Damien Mangin. Force est de constater que les développeurs se sont pris au jeu. Au dernier pointage, Visual Studio Code donne accès à plus de 4 700 extensions. A l’origine, seule une soixantaine était proposée par Microsoft. La communauté des contributeurs a fait le reste du travail ! « Il y en a tellement qu’il est parfois difficile de trouver celles qui correspondent le mieux à ses besoins », s’amuse Hervé Leclerc, directeur technique d’Alter Way, une filiale de l’ESN Econocom experte en solutions open source.

Un moteur de gestion de code puissant

Côté fonctionnalités, VS Code se révèle bien pratique sur de nombreux points. L’outil embarque notamment un moteur d’auto-complétion de code puissant (alias IntelliSense). Il s’agit du même que celui de l’IDE payant de Microsoft (Visual Studio). « Comparé à Sublime Text que j’utilisais précédemment, c’est l’un des aspects qui m’a poussé à adopter VS Code. Mais l’éditeur intègre aussi une console de débogage ainsi qu’un terminal pour lancer les commandes serveur« , témoigne Damien Syren, architecte front-end chez CCM Benchmark Group.

VS Code s’interface par défaut avec le logiciel de gestion de versions Git. « J’utilise une extension pour visualiser les logs des commits Git liés au code, et les messages associés. C’est très pratique », ajoute Damien Syren. Au démarrage,  VS Code importe si besoin les raccourcis claviers d’autres éditeurs (Sublime Text, Atom…).

En colonne de gauche, Visual Studio Code affiche l’arborescence des fichiers de code locaux ou gérés via GitHub. © JDN / Capture

Même son de cloche du côté d’Alter Way. « C’est un produit de qualité et surtout un superbe projet open source », résume Hervé Leclerc. Et Damien Mangin d’insister : « VS Code est un chantier open source bien géré. Microsoft suit et prend en compte sérieusement les demandes d’évolution exprimées par les utilisateurs. » La page GitHub de VS Code permet de prendre la mesure de l’intense activité de la communauté.

VS Code s’inscrit dans un processus de développement continu, avec à la clé au moins deux mises à jour chaque mois. « Dernièrement, Microsoft a par exemple ajouté la notion d’espace de travail dans l’arborescence de fichiers, notamment pour faciliter la gestion de plusieurs projets en parallèle. C’était une demande forte des développeurs qui a été mise en œuvre », constate Damien Mangin.

Au final, la plupart des observateurs que nous avons pu interroger sur le phénomène VS Code s’accordent sur un point : Microsoft n’a pas lancé cette initiative pour l’appât du gain, en tous cas pas directement (le produit étant gratuit). Avec VS Code, Microsoft se rachète avant tout une image auprès des développeurs. Ici, on ne parle pas évidemment de ceux déjà acquis à sa cause (les programmeurs .Net), mais de tous les autres : les développeurs Java, JavaScript, PHP… La principale motivation du groupe américain se situe sans aucun doute là.